Garder son âme d'aventurier, oser explorer l'inconnu et faire le premier pas du voyage intérieur

"La vie te mettra des pierres sur ton chemin. À toi de décider si tu en fais un mur ou un pont".

D'après Yongey Mingyur Rinpoche (dans son livre Joyful wisdom) nous avons toujours ces deux choix disponibles.

Au fond, il ne tient qu'à nous de changer de route, sortir des sentiers battus, des choix familiers, avancer en traçant sa route pour grandir, construire son chemin dans l'inconnu comme un saut dans le vide.

Ce saut dans le vide est une sorte de page blanche où tout reste à écrire car lorsque rien n'est certain alors tout est possible à nouveau.

C'est ce que décider de vivre à Shanghai et y rester 3 ans, y vivre au quotidien, au jour le jour, sans autre "travail" que d'y être présente, y vivre seule ou en famille et de remplir cette page blanche, vaste et intimidante au début, puis réjouissante comme une aventure offerte en cadeau, de prendre le temps de défricher le terrain inconnu en déchiffrant peu à peu la culture chinoise traditionnelle ou moderne, m'a permis de découvrir et de faire. (Je n'aurais jamais cru que mon premier cours de Chinois, il y a 15 ans - juste par curiosité d'apprendre ces caractères si attirants et intrigants, ces merveilleux dessins d'enfant qui recèlent tout un monde à découvrir - me mèneraient aussi loin ! C'est bien tout le charme des caractères...)

C'est comme un pèlerinage extérieur, une soif de découverte, qui se transforme peu à peu en aventure intérieure, car les deux mondes extérieur et intérieur, visible et invisible se répondent et communiquent sans arrêt sans nous demander notre autorisation...

Inutile d'aller très loin pour autant! Même si l'inconnu possède un fort pouvoir de changement et de transformation sur nous, une influence à laquelle on peut difficilement échapper, quand on y vit en immersion totale... les portes sont toujours ouvertes pour le passage d'un monde à l'autre car c'est notre esprit qui décide de les voir et de les ouvrir avec l'âme et le coeur d'un enfant, et notre corps entier qui choisit de se mettre en marche, en route et faire le premier pas. On peut à tout moment décider de se lancer dans l'aventure, lâcher prise sur nos certitudes, se donner plus de temps et d'espace pour la nouveauté, pour explorer avec courage notre monde intérieur, partir à l'aventure et démarrer le voyage intérieur, cette quête intérieure de paix et de bonheur.

"le bonheur n'est pas une chose aisée : il est très difficile de le trouver en soi et impossible de le trouver ailleurs." Bouddha

"Notre paix est ce qu'il y a de plus précieux. Le temps est là avant tout pour être. Pour être en vie, pour être en paix." Thich Nhat Hahn

À n'importe quel moment, d'après Yongey Mingyur Rinpoche, on peut choisir de suivre l'enchaînement de nos pensées, émotions et sensations qui alimentent et renforcent la perception négative de nous-mêmes comme étant faible et limité. On peut donc rester dans le sommeil de l'ignorance,

Ou bien,

on peut se rappeler que notre vraie nature, comme celle de tout ce que la vie anime, est illimitée, pure, inconditionnée et impossible à abîmer. Se rappeler que l'on est et a toujours été réveillé, éveillé. Dans les deux cas, quoiqu'on fasse, on est toujours en train d'exprimer la nature illimitée de notre être véritable. L'ignorance, la faiblesse, la peur, la colère et le désir sont toutes des expressions de l'infini potentiel de notre vraie nature.

"les gens sont des miracles qui s'ignorent" Albert Camus

On choisit de rester endormi (samsara) parce que c'est possible. On choisit de se réveiller, d'être conscient (nirvâna) parce qu'on en est capable.

Il n'y a rien de magique dans le "nirvâna" et rien de mauvais dans le "samsara". Il n'y a rien de bon ou mal à faire ces choix.

Mais le dormeur peut se réveiller, commencer à rêver éveillé pour réaliser ses rêves. "Faire de sa vie un rêve et d'un rêve une réalité." Antoine de St Exupery

"Le but de la méditation est justement de reconnaître que les souffrances mentales ne sont rien d'autre que des choix disponibles, parce que justement l'étendue de notre vraie nature est infinie. Nous pouvons revoir la façon d'interpréter et comprendre notre propre expérience."

Mais, d'après Thich Nhat Hahn, un enseignant ne peut pas nous donner la Vérité. La Vérité est déjà à l'intérieur de chacun de nous. Il "suffit" simplement de nous ouvrir, ouvrir notre corps, coeur et esprit.

On peut continuer à se penser comme limité et il n'y a rien de mal à ça, mais l'opportunité de se vivre différemment est toujours disponible !

Rien ne garantit que l'on réussira tous les jours et que le chemin sera clair, évident et bien ordonné vu de l'extérieur mais la beauté de la nature humaine est justement de pouvoir créer son expérience vécue par tâtonnements, par essais et erreurs. Et même par petits pas, petits essais au quotidien, qui rendent la chute possible moins grande, comme lorsqu'on pratique une activité en s'entraînant régulièrement, en recherche d'équilibre comme l'équilibriste mais toujours avec un filet.

Et si l'on n'a plus peur d'échouer, car chaque erreur est vécue comme une possibilité de comprendre et de modifier sa route, alors on peut se lancer, avancer pas à pas sans trop se retourner ni regarder dans le vide, pour ne pas avoir le vertige, et comme le funambule, porter son regard au loin sur l'horizon des possibles et chercher uniquement à se maintenir en équilibre sur le fil...

D'ailleurs c'est ce que permettent de rechercher et ressentir en douceur et à son rythme toutes les postures d'équilibre ! Et aussi toutes les marches, rapides ou lentes, qui ne sont que des suites de déséquilibres à rétablir dans le mouvement, lorsque penché en avant et décidé à aller de l'avant, on se laisse aller en confiance à la gravité, on se laisser tomber un peu dans le vide à chaque pas... 

D'après Stephanie Gicquel (dans son livre "on naît tous aventurier") :

"l'aventure est la clé du bonheur et la seule limite à nos objectifs est celle que nous leur donnons".

Chaque aventure est singulière, personnelle, relative, mais les aventures qui permettent à ceux qui les vivent de s'accomplir pleinement, ici ou ailleurs, ont toutes ceci en commun : le fait de sortir de sa zone de confort, pour cheminer vers son désir d'être, et laisser ainsi la vie prendre forme à travers les obstacles rencontrés et surmontés, les hauts et les bas, dans l'expérience du changement.

Dans tous les domaines dans lesquels elle a évolué, Stephanie Gicquel, a côtoyé la perte de sens ou le mal-être de ceux qui n'osent pas aller vers le changement, ont perdu leur âme d'aventurier. Mais pour elle, le bonheur ne se trouve pas dans une activité plus que dans une autre, il n'est pas enfermé dans une case prédéfinie réservée à certains. Il ne se cache pas dans la vie rêvée des autres et n'est pas limité par ce qu'on possède ou ne possède pas. Le bonheur c'est un état d'esprit.

Il est enfoui précieusement dans la réalisation de soi, dans l'accomplissement de son désir d'être.

Il ne se cache pas derrière l'objectif que l'on cherche à atteindre : "Ne pas attendre que tout soit en place pour trouver enfin la paix, mais trouver la paix en chemin et tout se mettra alors en place". 

"Dans l'escalier de la vie,

le sentiment de plénitude

est alors ce palier

où le corps et l'âme réconciliés

viennent se poser en paix

après s'être élevés de marche en marche,

par-delà les obstacles,

au gré des aventures

qui donnent un sens à la vie."